Message de l’Eglise Orthodoxe d’Europe

Paris le 11 janvier 2013

 A tous les fidèles orthodoxes,

  La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat donne la liberté à l’Eglise de conserver sa foi, ses canons et sa tradition.

Dans  les litanies de notre liturgie le diacre annonce (quel que soit l’appartenance politique de nos dirigeants) cette prière :

Pour ce temple, cette ville et ses habitants, pour notre pays et ceux qui le gouvernent, en particulier pour les serviteurs de Dieu N. notre président, et N. chef de notre gouvernement, pour que Dieu leur donne la sagesse afin que nous vivions dans la paix et la tranquillité, prions le Seigneur.

 

L’Eglise prie pour les responsables politiques et respecte les lois de son pays, elle assume ses responsabilités et laisse les politiques assumer les leurs comme Jésus nous l’a enseigné : rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu… (Luc. 20-20/26)

 

Le projet de loi du gouvernement français est à aborder comme un sujet juridique civil ; il a pour but de modifier les articles du Code civil français quant au contrat de «mariage»  et aux règles de l’adoption. Sur ce point nous n’avons aucun commentaire à faire au nom de l’Eglise.

 

Chaque orthodoxe peut et doit en débattre en toute liberté avec sa conscience de citoyen après avoir réfléchi aux conséquences de tels changements.

 

Le mariage chrétien est un sacrement, c’est-à-dire un acte  ecclésial par lequel nous témoignons de l’action de l’Esprit-Saint. Ontologiquement il se fonde sur la complémentarité homme-femme car il se fonde sur la  Création : Dieu créa l’Homme à son image ; à l’image de Dieu il le créa, homm et femme il les créa (Genèse 1.27) et c’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère pour s’attacher à sa femme et les deux ne font plus qu’une seule chair.

 

Le projet de loi du gouvernement français n’impose et ne pourra imposer aucun changement à l’Eglise, ni à notre pensée sur le mariage ni à notre pratique religieuse.

 

Concernant les manifestations comme celle du 16 Janvier : chaque fidèle orthodoxe a le droit et le devoir d’exprimer son opinion en tant que citoyen.

 

L’Eglise n’a pas une position rétrograde lorsqu’elle conserve l’intégrité de l’enseignement de Dieu qu’elle protège sa foi et garde sa tradition, elle n’oblige personne à se soumettre, c’est en toute liberté que le croyant vit sa foi en Dieu.

 Sa Sainteté Nicolas 1er