Liturgie de l’EPIPHANIE

8 JANVIER 2017

LES ROIS MAGES

Les rois mages n’étaient, à l’origine, ni rois, ni trois. Le texte biblique indique seulement que ce sont des mages venus d’orient. Si on se conforme à la Bible on ne peut employer que cette expression : les mages d’orient (en grec ἀνατολή, d’où Anatolie). Et ils ont offert à Jésus de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ils ont offert trois présents, on les a alors représentés avec trois personnages, chacun offrant un cadeau.

Plusieurs interprétations et traditions se sont ensuite développées au fil des siècles…
Le texte le plus ancien présentant le nom des mages est un manuscrit latin nommé Excerpta Latini Barbari, du VIIIe siècle. C’est une traduction (en mauvais latin) d’un texte grec d’Alexandrie du VIe siècle :

magi autem vocabantur Bithisarea Melchior Gathaspa.

Bède (dit le Vénérable, moine anglais né à la fin du VIIe siècle), dans Expositio in Matthæi Evangelium, indique l’origine de ces trois mages :

Mystice autem tres Magi tres partes mundi significant,

Asiam, Africam,

Europam, sive humanum genus,

quod a tribus filiis Noe seminarium sumpsit.

Les mages représentent les trois continents : l’Asie, l’Afrique et l’Europe, c’est à dire le genre humain. Ils sont trois, comme les trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. C’est à partir de ces trois fils que la toute la terre fut peuplée, selon le récit de la Genèse (IX, 18-19).

Un autre texte latin de cette époque, nommé Excerpta et Collectenea (attribué à tort à Bède) apporte plus de précisions. Il semble être une description d’une œuvre d’art (certainement la traduction d’un texte grec) :

Magi sunt, qui munera Domino dederunt : primus fuisse dicitur Melchior,

senex et canus, barba prolixa et capillis, tunica hyacinthina, sagoque mileno,

et calceamentis hyacinthino et albo mixto opere,

pro mitrario variæ compositionis indutus : aurum obtulit regi Domino.

Secundus, nomine Caspar, juvenis imberbis,

rubicundus, mylenica tunica, sago rubeo, calceamentis hyacinthinis vestitus :

thure quasi Deo oblatione digna, Deum honorabat.

Tertius, fuscus, integre barbatus, Balthasar nomine,

habens tunicam rubeam, albo vario, calceamentis melinicis amictus :

per myrrham Filium hominis moriturum professus est.

Ainsi, le premier mage, Melchior, vieux et blanc, barbu et chevelu, offre de l’or, symbole de la royauté. Le second, Caspar, jeune imberbe au teint rouge, offre de l’encens, symbole de la divinité. Le troisième, Balthasar, barbu au teint sombre, offre de la myrrhe qui rappelle que le Fils de l’homme est mortel.

source : WEB